Vallée de la Bruche Des liens renforcés avec Strasbourg et Saint-Dié

En signant samedi avec l’Eurométropole et la communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges la première convention de réciprocité du Grand Est, la com’com de la vallée de la Bruche s’inscrit dans une démarche qui vise à rééquilibrer la relation ville-campagne.

Le maire de Saint-Dié a accueilli les élus alsaciens venus à bord du train spécial mis en place à l'occasion du festival de géographie. Ce train était d'ailleurs la première réalisation concrète de la convention que les élus ont signée.  Photo DNA /Herve MICLO
Le maire de Saint-Dié a accueilli les élus alsaciens venus à bord du train spécial mis en place à l'occasion du festival de géographie. Ce train était d'ailleurs la première réalisation concrète de la convention que les élus ont signée.  Photo DNA /Herve MICLO
 

La signature de la convention, samedi en gare de Saint-Dié-des-Vosges, s’est voulue symbole de cette relation nouvelle, les élus alsaciens arrivant par le train spécial mis en place entre Strasbourg et Saint-Dié dans le cadre de cette convention à l’occasion du Festival international de géographie qu’accueillait la cité vosgienne.

«Nous regardons un peu trop du côté allemand et pas assez côté vosgien»

L’occasion pour Pierre Grandadam, président de la com’com de la vallée de la Bruche, de rappeler que sans la force de conviction de David Valence, le maire de Saint-Dié et vice-président de la région, « on n’aurait sans doute pas pris le train ensemble » pour se rendre à Saint-Dié. On se souvient de la mobilisation qui a conduit à la réfection de la ligne de chemin de fer entre Saâles et Saint-Dié, sans laquelle le train, ne franchirait plus aujourd’hui les Vosges.

Pourtant c’est bien le train qui relie les trois territoires et qui en constitue le lien privilégié. Un train dont tous les élus ont souhaité assurer la promotion. De Robert Herrmann, président de l’Eurométropole, qui y voit un moyen de développer une stratégie touristique « qui joue sur les deux massifs » car « nous regardons un peu trop du côté allemand et pas assez côté vosgien » à David Valence qui constate « la puissance d’attraction de l’Eurométropole » ou encore du bassin d’emploi de Molsheim, tous deux en manque de main-d’œuvre. Aussi pour une Déodatie au taux de chômage encore élevé (Environ 12 %), le maintien d’une ligne SNCF performante en direction de l’Alsace – et capable d’offrir une alternative crédible à la voiture – constitue-t-il une opportunité.

En matière de filières industrielles, celle du bois fera l’objet de toutes les attentions et le comité de pilotage de la convention va travailler dans les prochains mois sur la manière dont l’Eurométropole peut valoriser les productions bruchoises et déodatiennes ou encore sur la manière dont l’Ecole national des industries du bois (à Epinal) peut aider les employeurs de la vallée à recruter. Même logique avec l’agriculture de montagne qui verra la mise en place d’un Plan alimentaire territorial, favorisant les productions locales et les circuits courts : « nous avions pris l’habitude d’acheter des pommes qui sont en arrêt de maturation dans le port d’Anvers et nous avons délaissé des productions locales comme celles de la vallée », a résumé Robert Hermann qui a fait part de son envie de remettre au goût du jour un slogan de sa jeunesse militante : « vivre et travailler au pays ».

La métropole et les déserts

Car l’enjeu pour l’Eurométropole, c’est d’éviter l’hypertrophie, avec d’un côté une métropole concentrant toute la croissance et de l’autre des déserts, certes ravissants, mais des déserts quand même. En termes de logements, de transport, d’environnement, Strasbourg ne résisterait pas à ce type de développement. Déjà l’EMS ne sait plus où trouver des terres pour la mise en place de mesures environnementales compensatoires à ses projets de développement. En cela le rapprochement avec la vallée de la Bruche et la Déodatie lui offre d’ailleurs quelques opportunités, comme l’a souligné David Valence.

Trois ans de travail

La mise en place de cette convention est le fruit de trois années de travail qui ont vu coopérer en plus des présidents des élus de la communauté d’agglomération de Saint-Dié comme Bernard Maetz (maire de La Grande-Fosse), Alice Morel, Jean Vogel ou encore Alain Ferry pour la vallée de la Bruche et Patrick Roger, conseiller eurométropolitain. Elle vise à développer des coopérations en matière de tourisme, de filières industrielles, d’agriculture ou encore de mobilité.