article paru dans les DNA du 28 février 2009

Le cadencement est sur les rails depuis le 14 décembre et le projet de tram/train se profile en bout de ligne. Mais ces progrès du TER sur la région de Molsheim ne saurait masquer des dysfonctionnements, tant dans la vallée de la Bruche que sur le piémont vosgien. L’association BPR dénonce une dégradation du service public.

« Desserte d'Entzheim, cadencement... C'est très bien mais maintenant qu'on a tout inauguré, il faut reconnaître qu'il y a des dysfonctionnements.» Alain Ferry monte au créneau. C'est en qualité de président du Comité de transports Bruche-Piémont-Mossig que la député s'exprime et se fait l'écho des diverses attentes des usagers. Mais c'est à BPR, membre du comité, de recueillir d'abord ces doléances en espérant, par l'entremise d'Alain Ferry, se faire entendre des décideurs que sont la SNCF ou la Région Alsace.

photo dnaL'usager de la Bruche se doit d'être patient

Sans parler de lignes à haute tension, la bifurcation ferroviaire de Molsheim débouche tout de même sur quelques problèmes. La liaison entre Strasbourg et la cité Bugatti occasionne, c'est vrai, peu de soucis. Par contre, l'usager de la Bruche se doit d'être patient. Il y a plus de trains, certes, mais les trajets sont aussi plus longs : « Strasbourg-Epinal est passé de 2h 18 à 2 h 40!  », observe Patrick Appiani. Le président de BPR constate par ailleurs, « le retour des retards ». En raison sans doute des pannes fréquentes sur une ligne qui, à certains endroits, voit circuler de la haute technologie sur « des rails datant de 1928 ». La vallée de la Bruche, secteur d'Alsace où le TER a pourtant le plus de succès, reste un peu sur le quai. « Le samedi, le dernier train partant de Strasbourg pour rejoindre la Bruche est à 18 h 55 », regrette encore Patrick Appiani.
Côté piémont, la grogne est tout aussi palpable. Mais ici, ce qui fâche plus que tout c'est la « déshumanisation des gares et des trains », lâche Hervé Brignon. Sont pointés du doigt, la disparition des contrôleurs classiques et les contrôles inopinés menés par les brigades de la SNCF. Le vice-président de BPR cite ainsi l'exemple de ce jeune usager qui, faute de temps, n'a pas pu poinçonner son billet, « acheté 2 €, avec sa carte bancaire dans un guichet automatique ».
Arrivé dans le wagon, personne avec qui s'expliquer. Faute d'interlocuteurs, l'affaire traîne et le jeune homme doit finalement débourser, « 40 € pour son petit trajet ». Un autre exemple étant cette agression d'un contrôleur survenue fin janvier.
« La disparition des contrôleurs entraîne une augmentation des conflits, des agressions et de la fraude, sans parler de la sécurité des voyageurs en cas d'incidents ou d'accidents », regrette encore Hervé Brignon qui craint que le « train ne devienne une zone de non droit ».

Pour se rappeler au bon souvenir des décideurs

« C'est une dégradation du service public ! », fustige enfin l'ancien cheminot dans l'espoir de se faire entendre de la direction de la SNCF ou la région Alsace. Car si les membres de BPR appuient là où ça fait mal, c'est également pour se rappeler au bon souvenir des décideurs qui, en dépit des comités de ligne et autres comités de transport, font peu de cas de leurs interlocuteurs. « Il y! a un blocage de la concertation », regrette Hervé Brignon.

David Geiss