Molsheim - Saint-Blaise-la-Roche / Les défaillances de la SNCF

Chemin de fer, chemin de croix


6h25, gare de Saint-Blaise, les deux élus ont prévu de prendre le train jusqu'à Saâles pour discuter avec les usagers de leurs difficultés. Ils bavardent avec quelques personnes sur le quai lorsque le train s'ébranle, sans eux. Le chef de gare tente d'alerter le conducteur mais rien n'y fait. « Je ne lui avait pas donné le signal » soupire-t-il en montrant la lanterne rouge qu'il tient à la main. Le train s'en va, le député et la conseillère générale restent à quai. Pas très ravis.

« On a fait des signes au contrôleur »

 Direction les voitures pour rattraper le train deux gares plus haut à Bourg-Bruche. Là, stupéfaction : un groupe de lycéens est planté dans le froid. « Le train s'est bien arrêté », explique Barbara, élève au Lycée de La Providence à Saint-Dié « mais on n'a pas pu ouvrir les portes, elles étaient bloquées. On a fait des signes au contrôleur. Il nous a vu, n'a rien dit et le train s'est remis en route nous laissant là ». Barbara comme ses camarades se lève chaque matin vers 5h30 pour se rendre à son lycée déodatien, seul à proposer l'option photo qu'elle a choisie. Depuis près de deux mois et les nouveaux horaires, les jeunes sont contraints de quitter leurs couettes une demi-heure plus tôt pour espérer être à 8h en cours à Saint-Dié. Et ils doivent de surcroît poireauter une demi-heure à Saâles où ils changent de train.
 Une trentaine d'adolescents vivent ainsi cette galère chaque jour -auxquels s'ajoutent quelques adultes salariés dans les Vosges. Entre les retards, les pannes, les parents qu'il faut rappeler in extremis pour gagner Saâles, la coupe est pleine.
 « Parfois les trains ont une demi-heure de retard. Pour le retour, au départ de Saint-Dié, parfois des trains sont supprimés et l'on est pas avertis. Cet automne nous sommes une fois restés bloqués trois heures en pleine forêt dans la montée du col de Saâles parce que le train était en panne », raconte Barbara.

« Nous avons une pétition signée par 800 personnes »

 Et les difficultés sur cette partie de la ligne sont loin d'être les seules. Le 9 janvier, des passagers excédés par les retards à répétition ont bloqué la voie à hauteur de Rothau. Le train pour Strasbourg qu'ils prennent dans cette gare à 7h06 est très régulièrement en retard ou exceptionnellement à l'heure (DNA du 10 janvier)
 « Nous avons une pétition signée par 800 personnes du secteur », expliquent Alain Ferry et Alice Morel. Pour la conseillère générale tout cela est « d'autant plus désolant que des progrès avaient été faits, avec les navettes de bus » qui permettent aux habitants des communes isolées de gagner les gares.
 Alain Ferry est lui plus véhément « Je pense qu'il y a outre les problèmes techniques des difficultés avec le personnel notamment depuis la nouvelle grille de roulement qui a donné lieu à une grève des conducteurs. L'autre semble venir de la mise en place du nouveau po! ste d'aiguillage de Strasbourg et enfin on constate un manque d'information. »

Des engagements ont été pris

Pour tenter de sortir de l'impasse, le député a rencontré hier la directrice régionale de la SNCF, Marie-Pierre Meynard, le président du conseil régional Adrien Zeller et son directeur des services François Bouchard.
Des engagement ont été pris en vue de respecter au maximum les heures de départ des trains en gare de Strasbourg, tout particulièrement les matins et soirs. Une attention sera portée au matériel et l'information du public devrait s'améliorer. Le comité de Ligne que préside Alain Ferry présentera le détail de ces mesures en présence d'Adrien Zeller jeudi prochain, 1er février, lors d'une conférence de presse à la communauté de communes de Molsheim.

H.M.

© Dernières Nouvelles d'Alsace - 26.1.2007